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Etude postérieure
L'assaut du Château de Weitenburg - 1669
Chers tous,
J'ai commandé une archive de Stuttgart qui contient
un courrier envoyé par le seigneur Quirinus von Höhnstett au directoire des chevaliers d'Empire souabes auquel il faisait partie. Je ne pensais initialement pas tomber sur une telle rareté, essayant à la base de déterminer les périodes de fouille (par le Duc de Württemberg) à la recherche du trésor caché, dont je parle un peu dans le livre sur les Fischer.
Je suis tombé sur quelque chose de bien plus intéressant, puisque cela concerne directement une anecdote que nos ancêtres ont pu raconter à leur arrivée en Alsace pour se rendre intéressants (par exemple), ou pour raconter leur misère ici-bas en Souabe, et peut-être qui leur a donné envie de quitter la terre de leurs aïeux.
Quirinus a écrit ce courrier entre juin et novembre 1669, plusieurs semaines après les faits. Je rappelle que la dernière trace de notre famille Fischer, dans la ferme attenante au château de Weitenburg (il est question ici de son siège sur cette même période) est le baptême d'une de leur fille le 11 juin 1669. Ensuite, il y a un indice qui fait que le 12 novembre 1669, la famille était déjà partie, l'épouse de Michel FISCHER, Barbara GULDIN n'étant plus citée marraine chez des amis, alors qu'elle était une habituée lors des 2 précédentes années (le couple avait choisi deux fois consécutivement le même duo parrain/marraine puis le parrain est resté mais la marraine a changé).
La partie parlant des paysans (et écrit en caractères gras) dans le texte concerne peut-etre nos ancêtres (même s'ils ne sont pas nommés) étant donné qu'il n'y avait qu'une seule ferme près du château (occupée c'est vrai sans doute par 2 ou 3 familles vu l'étendue du domaine d'environ 56 ha).
Nos ancêtres, sujets de Quirinus von Höhnstett, ont assurément assisté à cette épisode, rapporté par le principal intéressé qui a tenu, presque seul, le siège de son bien. Peut-être que certains Fischer ont tenu le rôle de bouclier vivant, comme vous le lirez...
Je vous épargne la transcription en allemand, j'ai traduit la seconde moitié du texte en français, la première moitié parlant plus de la politique concernant l'échange qui était prévu entre Höhnstett et le Duc de Württemberg...
Bonne lecture !
L'assaut du château de Weitenburg
(Une journée entre le 17 avril et le 9 octobre 1669)
Le château de Weitenburg vers 1750.
"[...]
Il y a environ 6 semaines, j'ai appris que les conseillers et commissaires (du sérénissime Duc), sans que j'en ai été informé et sans que je l'ai voulu, ont pris de force la seigneurie de Weitenburg, et ont obligé les sujets à renoncer à leur serment d’allégeance envers moi, leur disant que j'avais fait de même à Helfedange (Moselle).
Ils m'ont pour cette raison envoyé un émissaire en Lorraine, afin qu'il me le notifie et bien trop tard proposé une discussion à Strasbourg concernant le bien. Comme je ne savais pas pour quelle raison le sérénissime Duc a pris possession de la seigneurie de Weitenburg, si c'était par mandat impérial, à cause de la Chambre, ou sur la demande de l'assemblée des chevaliers (souabes, d'Empire), je n'ai donc pas pu comprendre tout de suite pourquoi, mais protesté contre cet impatronage. Je me suis mis sur le chemin et lorsque je suis arrivé au Weitenburg et que je n'ai trouvé personne au château autres que mes serviteurs, que j'ai laissés derrière moi lors de mon départ, je me suis alors rendu à Sulzau, pour m'y informer, de quoi il en retourne au sujet de cette affaire. On m'a donné pour réponse, que c'était sur ordre du sérénissime Duc, et que ça ne s'est pas passé d'une autre façon et que les assujettis lui ont porté allégeance, comme il a indiqué que j'avais fait de même à Helfedange.
Les assujettis avaient alors souhaité un moratoire afin de se renseigner chez quelqu'un pour savoir ce qu'ils devaient faire, mais on ne leur a pas permis mais plutôt on les a menacé d'un couteau, ce à quoi j'ai rappelé aux assujettis le serment qu'ils avaient envers moi et auquel ils étaient encore soumis, celui de me reconnaître et de me considérer comme leur seigneur légitime, qu'ils devaient agir dans l'avenir comme avant, et qu'ils ne pouvaient reconnaître un autre seigneur que moi. Et qu'ils devaient venir avec moi au château ainsi que les autres absents que j'ai envoyé prévenir. Mais le pasteur a prévenu le bailli württembergeois de Remmingsheim de mon arrivée, ce dernier ayant alors interdit aux assujettis d'aller au château et de m'obéir, les menaçant de châtiments corporels et de mort.
Deux jours plus tard dans la nuit j'ai reçu un rapport, qu'à Herrenberg, il y avait beaucoup de soldats qui se rassemblaient et que, les annonces étaient, qu'ils allaient aller au Weitenburg, afin de m'amener mort ou vif au sérénissime Duc. J'ai alors immédiatement envoyé la personne à Rottenburg pour avertir les administrateurs impériaux, leur demandant de me mettre sous la protection de Sa Majesté Impériale, et dans la mesure du possible de m'envoyer quelques troupes.
Vers l'aube, les troupes (du sérénissime Duc) se sont postées très rapidement autour du château et Maison de Weitenburg, aussitôt un Trompette a été envoyé devant la propriété pour m'appeler, auquel j'ai répondu. Il m'a alors dit que le sérénissime Duc a envoyé quelques conseillers, pour me parler, et me demande si je veux les entendre. Ce à quoi j'ai répondu, oui bien-sûr. Les conseillers ont ensuite commencé en disant que j'aurai dû éviter de m'installer au Weitenburg par la force, qu'ils auraient pris possession d'une manière ordonnée, auxquels j'ai alors répondu que je ne suis pas entré par la force dans ma Maison mais par les portes, comme j'avais une clé, et j'y ai trouvé mon personnel à l'intérieur, que j'avais laissé, que j'ai entendu dire que ledit bien a été pris par le sérénissime Duc par la force, que les sujets ont été obligés de lui prêter serment. Ils m'ont alors répondu que j'avais fait de même à Helfedange. Je leur ai répliqué que ça ne s'est pas passé ainsi, mais en suivant la loi et selon la volonté du sérénissime Duc et sur ordre du Roy (de France), ce à quoi ils m'ont répondu que c'est comme il plaît au sérénissime Duc, qu'ils les a envoyé ici pour négocier et que je devais sortir. Ce à quoi j'ai annoncé que je ne souhaite pas sortir étant donné qu'ils étaient trop forts pour moi mais que s'ils veulent entrer chez moi, je veux bien en laisser entrer 2 ou 3, ils m'ont alors répondu que si je ne leur faisais pas confiance, alors ils ne pouvaient pas me faire confiance non plus. Ils ont alors répété que je devais sortir afin de chevaucher avec eux jusqu'à Herrenberg, afin de régler l'affaire de bonne manière.
Alors que j'ai refusé, ils m'ont dit qu'ils avaient ordre du sérénissime Duc que si je ne souhaitais pas sortir du bien, de m'y sortir par la force. Ce à quoi j'ai répondu que je me suis mis sous la protection de Sa Majesté Impériale, à eux de voir ce qu'ils devaient faire, de plus que je n'allais pas me laisser capturer aussi facilement, et que celui qui souhaitait prendre mon bien, celui-ci devait aussi gagner ma vie. Ce à quoi ils ont répondu que si l'un d'eux venait à être tué, que je devrais le payer de ma vie, et qu'ils avaient 500 hommes ici, et que M. le Lieutenant Général Moser suivrait avec 3000 hommes, car le sérénissime Duc voudrait une fois y entrer et m'en faire sortir. J'ai répondu que Dieu et moi-même en décideront, ce à quoi ils ont commandé leurs hommes de casser le portail ainsi que d'autres endroits.
Ils ont cassé le portail et forcé la porte de l'habitation, ce que je n'ai pas empêché ni pu empêché, et que je n'avais pas encore tiré sur eux, comme je n'avais pas de défense et pas de gens autres que deux jeunes, qui m'ont chargé mes 2 paires de pistolets. Aussi avec une grande responsabilité, je ne voulais pas qu'ils tirent, mais alors qu'ils ont commencé à arriver tout en haut de l'escalier, je leur ai crié qu'ils ne devaient pas aller plus loin ou j'ouvrirai le feu, suite à quoi ils ont commencé à tirer, moi aussi j'ai alors commencé à tirer comme ils commençaient à vouloir trop approcher. Alors qu'ils ont vu qu'il y avait quelqu'un ici qui pouvait tirer, ils sont redescendu par l'escalier et ont cherché de la paille et du feu, ont posé ceci à l'escalier. Le feu est devenu si haut qu'il a commencé à approcher le toit, j'ai alors dû l'éteindre.
Alors qu'ils ont tenté de repasser à la charge et qu'ils ont vu qu'il y avait parfois des coups de feu, ils ont alors pris les femmes, filles et enfants de paysans, les ont poussés devant eux afin qu'ils (les soldats) soient protégés de mes coups de feu Mais comme cela n'a pas aidé, ils ont à nouveau allumé le feu et tenté de casser le plancher. Lorsque j'ai vu qu'ils souhaitaient brûler mes chambres et à plusieurs endroits voulait sortir, j'ai consenti à donner mon accord. Ils ont alors dit qu'il n'y avait pas d'accord et qu'ils allaient me tuer. J'ai tenu le siège encore 4 heures. Lorsque mes pistolets n'ont plus donné feu, je me suis résolu à hasarder ma vie, je me suis laissé descendre en secret et je suis passé à travers leur surveillance. J'ai sauté par les rochers et avec l'aide de Dieu je suis me sauvé par un village autrichien.
Après que les Württembergeois aient pris le bien, ils ont ruiné et détruit la majorité de mon mobilier, pris mes écrits, documents et obligations concernant les 10000 fl du contrat, laissé s'écouler le vin de la cave,
et en plus ont arrêté et amené avec eux comme les pires ennemis, mon serviteur ainsi qu'un valet de ferme lesquels ont servi au château. De plus, ils ont clamé aux administrateurs du comté de Hohenberg de Sa Majesté Impériale, qui ont protesté contre cette prise par la force et ces vols sur ce solennellissime territoire autrichien, qu'ils allaient voir en tous lieux pour me persécuter aussi hors des territoires autrichiens. Comme ils ont aussi par la suite, le sérénissime Duc lui-même, demandé la livraison de ma personne à ses hauts fonctionnaires, même mon berger lequel a été envoyé depuis mon bien Beaucour en Lorraine, afin de m'amener les documents, a été arrêté avec les documents à Freudenstadt et avec lui un de mes très bons chevaux.
Correspondance
A mon cher directoire des chevaliers du Neckar
envoyé par le Sire Quirin von Höhnstett, colonel
concernant l'échange et la vente de la noble seigneurie de Weittenburg
avec le Sérénissime Sire de Württemberg"
Source : Hauptstaatsarchiv Stuttgart B 581 Bü 1452 - Traduction partielle