Emmanuel AGRICOLA est né le 11 février 1621 à Pforzheim (Bade) et baptisé le même jour à la Stadtkirche. Fils du Magister Johannes AGRICOLA, archidiacre de Pforzheim (Erster Diakon der Stadtkirche in Pforzheim, 1617/18-1626/28) et de son épouse Ursula.
Emmanuel était le filleul du noble (Junker) Johann Reinhard MOSBACH von LINDENFELS, conseiller princier à la cour du margrave souverain de Bade et ancien bailli de Pforzheim (fürstlicher Rat, Obervogt zu Pforzheim, 1611-1618), de messire Stephan Heinrich HAFFNER, bailli adjoint de Pforzheim (Untervogt, 1609-1623), et du noble (Junker) Philipp Joachim GREMP von FREUDENSTEIN, inspecteur des Eaux et Forêts à Pforzheim (Forstmeister, 1618-1621) représenté au baptême par le Dr. Johannes Peter AUCHTER, médecin à Pforzheim (Arzt, 1615-1621), ancien étudiant allemand à Bourges et célèbre pour sa thèse universitaire de doctorat en français (Université de Giessen) « Harangue Françoise de la louange, fondation et situation de la très célèbre Académie de Giesse[n] et des Professeurs et exercices divers qui sont en icelle composée » à la présentation de laquelle se firent un devoir d'assister tous les notables, en présence des princes de Bade.
Après des études universitaires de théologie, il est appelé en tant qu'aumônier militaire auprès du
prince Ulrich, duc de Württemberg-Neuenbürg (frère du duc régnant de Wurtemberg), à la fin de la guerre de Trente Ans. Après un passage à l'Université de Wittenberg en 1648/49, où il fut l'auteur d'un oratoire soutenu devant le vieux Maître et
Docteur SS Theologiae Jacob Martini, il fut ensuite pasteur de Grünwettersbach (Karlsruhe) avec Langensteinbach (Karlsbad) de 1649 à 1653 où il aide à repeupler le village dépeuplé à l'issue de la guerre de Trente Ans - 15 habitants - sur ordre du seigneur du lieu, le prince Ulrich von Württemberg-Neuenbürg toujours.
Après un laps de temps où l'on perd sa trace, il réapparaît comme pasteur sur le territoire des Seigneurs de Ribeaupierre et plus précisément à Sainte-Marie-aux-Mines où il officia toujours en tant que pasteur de 1655 à 1663. Par la suite, il est mentionné à Strasbourg en 1665 où il laisse baptiser une fille à la paroisse Saint-Thomas. On le retrouve ensuite pasteur de Rittershoffen de 1666 ou 1667 à 1673.
Il finira ses jours en tant que pasteur d'Obersoultzbach avec Niedersoultzbach, Weinbourg et Uttwiller de 1673 jusqu'à son décès en 1675 à Ingwiller, dans un période troublée où les Français sont en train de prendre l'Alsace. Il écrira dans le registre paroissial d'Obersoultzbach, le 16 février 1674 : "Hier folgen zu Weinburg so in wehrenden Kriegstroublen zu Rauschenburg seint getaufft worden").
Enfance et formation
Son enfance est peu connue, il l'a probablement passé à Pforzheim, son lieu d'origine, jusqu'au moment où il va à Tübingen pour suivre un enseignement en philosophie et théologie. On ignore dans quel lycée il a étudié.
Il est à souligner que son écriture est très appliquée, en regardant de nombreux actes rédigés par lui-même.
Signature dans le registre des matricules
de l'Université de Strasbourg, 12 mai 1642
C'est le 18.03.1640 qu'il s'inscrit à l'Université de Tübingen (22 859. « Immanuel Agricola Phorcensis ») à l'âge de 19 ans.
On le retrouve ensuite à l'Université de Strasbourg où il s'inscrit le 12.05.1642 (1345. « Immanuel Agricola Phorzensis »).
FInalement il reviens finir ses études à Tübingen le 01.09.1643 (23 024. « Emanuel Agricola Pfortzheimensis »).
Vie de famille
Emmanuel Agricola se marie le 23 septembre 1655 à Sainte-Marie-aux-Mines, territoire des Seigneurs de Ribeaupierre avec Magdalena Elisabeth SCHOTT (1626 Meiningen en Thuringe, Allemagne – 22.05.1695 Rittershoffen, France), fille de feu Otto SCHOTT, Notaire Public puis administrateur des caisses dont les fonds sont destinés aux étudiants, religieux et à l'hopital de Grimmenthal (« Schul- und Grimmenthals-kastenverwalter »).
De leur union sont issus quatres enfants connus :
1 - Catherine Elisabeth AGRICOLA, née le 26.11.1657 à Ribeauvillé et présentée dans la chapelle privée de la résidence princière des comtes de Ribeaupierre
Elle fut co-marraine à Ingwiller en 1676 d'un fils du pasteur Johann SERP (successeur comme pasteur d'Obersoultzbach et diacre à Ingwiller de 1675 à 1678), avec Jeanne Madeleine de HANAU-LICHTENBERG (Mademoiselle de Hanau, future comtesse de Linange-Dabo), soeur du jeune comte régnant de Hanau-Lichtenberg (Hochgeborene Fräulin Johanna Magdalena Fräulin zu Hanau), Philippe Henri, baron GAYLING d'ALTHEIM, conseiller intime des Hanau-Lichtenberg et bailli d'Ingwiller et Neuwiller (Junckherr Philips Heinrich Geÿling von Althenheim Hochgräflicher Hanauischer Rath und Amptmann zu Ingweiler und Neuweyler), messire Günther s, docteur en théologie, surintendant et conseiller du consistoire de Bouxwiller auprès de la comtesse régente de Hanau-Lichtenberg Anne Madeleine de Palatinat-Bischwiller (Herr Günther Heÿler S S.Th Doctor und Hochgräflicher Hanauischer Supintendens), les pasteurs de Bouxwiller et d'Obermodern, et l'épouse du notaire public.
Catherine Elisabeth épouse le chapelier et bourgeois de Strasbourg François von HIPSEN, le 20.11.1700 au Temple-Neuf. On ignore ce qu'elle devint après ce moment-là , mais elle vendit une grande partie de ses biens lui restant à Rittershoffen peu avant son mariage. François de HIPSEN est issue d'une ancienne famille bourgeoise de Strasbourg, il devait appartenir à la corporation du Miroir.
2 - Jean Jacques AGRICOLA, décédé le 28.08.1666 à Strasbourg (St-Thomas).
3 - Anne Madeleine AGRICOLA, née le 01.10.1665 à Strasbourg et décédée 7 jours plus tard. Baptisée à Saint-Thomas, elle est la filleule de messire
Dr. Georges Christophe STIRN de Bouxwiller, conseiller de la régence de Hanau-Lichtenberg (Dr. und Hanauischer Rat / consiliarius Buxovillarius) et futur beau-père du pasteur de Lembach, de la fille de messire Jean Georges ECCARD, docteur et procureur (Procuris und Dr.), et de l'épouse du secrétaire en chef de Bouxwiller (Amptschreiber zu Buxovila)
4 -Anne Dorothée AGRICOLA, vraisemblablement née à Hatten/Rittershoffen entre 1666 et 1673, épouse de Messire
Jean-Pierre VAILLAC, Officier de Cavalerie en tant que Lieutenant dans le Régiment Royal de Dragons de Listenois, au Service de sa Majesté le Roi Louis XIV.
Pierre VAILLAC est déjà décédé le 16.06.1701, mais on ignore son parcours militaire, tout comme son origine qui semblerait cependant être du Sud-Ouest de la France.
Liste des oeuvres
En 1649, après la Guerre de Trente Ans donc, Emmanuel AGRICOLA a présenté un oratoire chez l'un des maîtres d'Université de son père Johannes AGRICOLA, le Docteur SS Theologie Jacob Martini, sur recommandation du prince Christian August, futur Duc de Pfalz-Sulzbach, fils d'August duc de Pfalz-Sulzbach et petit-fils de Philipp Ludwig de Pfalz-Neuburg, le seigneur de son grand-père Magnus AGRICOLA.
-
Appendix Disputationum Contra Becanum habitarum. Ex Primo Articulo Augustanae Confessionis De Lapsu Primorum Parentum, Nec Non Libero Servoque Arbitrio / Quam Wittebergae Praeside ... Dn. Jacobo Martini ... Publice defendendam suscipiet Immanuel Agricola Phorca Marchicus. Ad d. XXII. Februarii ... in Auditorio Theologico. Wittenberg : Rönherus, 1649. 28 p.
Ci-dessous, le commentaire que M. Daniel Zimmer nous a communiqué, concernant cette oeuvre.
"La thèse d'Agricola semble être une contradiction apportée à Martin Becan, théologien scholastique catholique (1563-1624), contradiction qui s'appuie sur le 1er article de la Confession d'Augsbourg (confession de foi des églises luthériennes), concernant le péché des premiers parents (Adam et Eve), et de ce qui en découle, à savoir non le libre-arbitre (position soutenue par l'église de Rome), mais le serf-arbitre (théorie centrale de Martin Luther).
Si les premiers humains ont été dans l'incapacité de commettre le bien, alors l'action humaine est irrémédiablement marquée par la faute et la volonté n'y pourra rien (je suis serf de la faute inhérente à l'humain quand je prétends vouloir le bien). Seule la grâce de Dieu serait opérante, par le don de la foi. Aussi ne sommes-nous pas sauvés par nos actes (théorie des théologiens romains de l'époque), car il n'existe pas d'acte humain "bon", mais par la seule grâce de Dieu.
Voilà brièvement résumée la thèse luthérienne qu'Agricola reprend ici contre Becan."